Qui n’a jamais entendu parler du cheval breton, en particulier du type le plus connu, le Postier, fleuron de la race, dont la réputation s’étend dans le monde entier ? Avec son corps massif et sa crinière double, le Breton fait partie des races de chevaux de trait français les plus connues. Ce doux géant, pas si immense que cela d’ailleurs, est un cheval de travail idéal, à la fois docile, familier et endurant. Aspect physique, caractère, maladies inhérentes à la race, nous allons tout vous expliquer sur ce cheval originaire de Bretagne, dénommé bien évidemment le Breton !


Descriptif de la race :

  • Race : Breton
  • Origine : Bretagne (France)
  • Types : le Trait Breton et le Postier
  • Couleur de la robe : alezane, aubère, rarement rouanne ou baie
  • Poids : 800 kilos en moyenne - entre 700 et 1000 kilos
  • Caractère : gentil, familier, équilibré, docile, performant et travailleur
  • Taille au garrot : 158 cm en moyenne - entre 155 et 163 cm
  • Usages : Attelage, loisir, travail, compétition


 

Aspect extérieur : le Trait breton et le Postier

Taille

Les chevaux bretons sont des chevaux de sang froid relativement lourds, avec un poids d'environ 700 à 1 000 kilogrammes et une taille moyenne autour de 158 centimètres. Il en existe deux types morphologiques distincts : le Trait Breton, cheval lourd, compact, puissant, près de la terre, et le Postier Breton, bien différent grâce à l’apport de pur sang anglais et de Norfolk : un cheval aux allures plus étendues qui présente une morphologie beaucoup plus légère et sèche. D'apparence élégante pour un sang froid, le Postier ressemble davantage à un cheval de sang mais au gabarit lourd et épais.

Standards morphologiques

De volume moyen, la tête du cheval breton est très expressive : des oreilles basses bien plantées, un œil vif et intelligent. Sa forme carrée est typique de la race. Son encolure puissante , longue et large, ouvre vers ses épaules longues et obliques et vers son dos court et bien musclé. Sa croupe longue et imposante est particulièrement remarquable. L'aspect compact et lourd est renforcé par sa poitrine bien descendue et par son assise, caractérisée par des jambes courtes et puissantes, des cuisses musclées, des genoux larges et des canons secs et courts.

 

 

 

Pelage et robe

En ce qui concerne sa robe, vous trouverez de très nombreuses variations de couleur ; le stud book accepte les chevaux bretons de couleur aubère, noire, alezan ou rouan. Ils se présentent le plus souvent avec une robe alezan crins lavés ; les robes baie ou rouannes quant à elles sont rares. Par ailleurs, ils peuvent présenter des marques blanches sur la tête ou sur les jambes que le stud book tente de limiter depuis 2009, du fait de leur mauvaise réputation dans l’élevage. Enfin, ces chevaux se distinguent aussi grâce à leur crinière fournie légèrement ondulée, et leur queue qui était traditionnellement coupée en France.


Caractère du cheval breton

Les bretons, chevaux de trait au caractère peu exigeant, empreints de douceur, de gentillesse et de bonne humeur, sont généralement utilisés pour l'attelage. Familiers et sociables, ces chevaux faciles à manipuler se caractérisent par leur grande endurance et leur disposition à travailler. Avec leur caractère docile, leur intelligence et leur sens prononcé de la performance, ce sont des chevaux puissants et endurants au travail. Malgré leur poids conséquent, ils se montrent aussi très agiles et rapides et présentent un influx nerveux supérieur aux autres races de chevaux de trait.

Si vous ne recherchez pas la vitesse, vous trouverez chez le Breton un tempérament équilibré alliant calme, force et volonté de tirer : toutes ces qualités en font un cheval de loisir fiable. La variété Postière, de par son caractère équilibré, sa légèreté et son agilité, en est un bon exemple.

Les bretons sont donc des partenaires dignes de confiance utilisés pour les travaux agricoles, la foresterie et les travaux légers de traction.

Son entretien

Il n'est pas compliqué de prendre soin du cheval Breton, mais en raison de son imposant gabarit, l'étriller vous prendra un certain temps...
Par ailleurs, ses sabots n’étant trop gros, vous n'aurez pas besoin d'être à plusieurs pour les gratter, ou les graisser.
Si vous voulez que votre cheval breton éblouisse les spectateurs lors de shows ou événements, vous devrez consacrer beaucoup de temps à brosser sa crinière, car au naturel, elle donne l'impression d'être un peu ébouriffée. Et pour une mise en valeur optimale, rien de tel que les sabots cirés ou graissés, la crinière tressée, autrefois allié à la queue traditionnellement taillée (nous rappelons toutefois que la caudectomie a été interdite en 1996 par les Haras Nationaux).

Cheval breton à la crinière blonde
Tout le charme des chevaux bretons à la crinière blonde


Alimentation du cheval breton

Le Breton a besoin d'une alimentation composée de fourrages et d'aliments concentrés pour répondre à ses besoins caloriques. Les Bretons pèsent beaucoup plus que la moyenne des chevaux de selle, et ont besoin en conséquence de bien plus de foin et d'herbe au quotidien pour maintenir leur poids. Un trait de 800 kilos sera plus exigeant qu’un cheval de selle de 500 kg, et aura besoin à l’entretien d’un bon tiers d’apport fourrager en plus. Ces contraintes vont s'accroître pour les chevaux qui effectuent des travaux difficiles, type débardage ou travaux des champs, et dans ce cas l’apport du fourrage seul ne suffira pas. Il est donc important de vous assurer de disposer de moyens financiers suffisants pour nourrir cette race à l’appétit féroce. Autrefois, avoir un cheval de trait était d’ailleurs un signe de prospérité financière car sa possession impliquait que vous aviez les moyens de le nourrir !


Maladies inhérentes à la race

Les Bretons sont simplement des chevaux normaux, robustes, de forte corpulence, pas particulièrement fragiles du point de vue de la santé, tant que les conditions d'élevage répondent aux exigences de l'espèce.
Néanmoins, le Breton est exposé à certains problèmes de santé qui touchent souvent les chevaux de trait :

La Myopathie à stockage de polysaccharides

Les chevaux atteints d'EPSM ne peuvent pas métaboliser les amidons et les sucres, ce qui entraîne une faiblesse musculaire et une atrophie. Ces chevaux ont alors des difficultés à accomplir un exercice intense. Bien qu’on ne sache pas guérir cette myopathie à stockage de polysaccharides, une gestion nutritionnelle attentive peut aider à en soulager les symptômes.

Shivering ou maladie des tremblements

Cette maladie neuromusculaire est fréquente chez les races de trait et provoque des mouvements saccadés ou des tremblements des membres postérieurs. Les frissons sont souvent chroniques, mais le massage et l'exercice peuvent apporter un certain soulagement.

L’épidermolyse bulleuse jonctionnelle létale

Enfin 14% des Bretons portent un gène responsable d’une maladie de peau, l’épidermolyse bulleuse jonctionnelle létale, aussi appelée « maladie des pieds rouges du poulain ». Dans cette pathologie, les poulains viennent au monde sans revêtement cutané sur certaines parties du corps, notamment sur les extrémités des membres. Cette maladie est létale, mais reste heureusement rare avec 4,5 pour 1000 naissances environ au sein de la race du Breton.


Histoire des chevaux Bretons

Des origines lointaines

Le Breton est très vieux : les origines de la race remontent à environ 4000 ans. On dit que ses ancêtres étaient les chevaux des guerriers celtes. Avec les Croisades sont arrivés en France des chevaux d'Orient, qui ont été croisés avec les Bretons. Au Moyen Âge, il existait deux types de races différentes : le Sommier au nord de la Bretagne, cheval de bât et de culture, et le Roussin plus svelte au centre et au Sud de la Bretagne ; tous deux affichant une taille au garrot de 1,40 m étaient relativement petits au regard des standards actuels. Le Sommier très lourd s'opposait au Roussin, cheval de selle plus léger aux belles allures. Ces deux types furent populaires en raison de leur trot agréablement plat et de leur endurance, et devaient certainement ces caractéristiques à leurs ancêtres arabes.

Croisements et élevage

Par la suite et jusqu'au XIXe siècle, les Bretons ont été croisés avec d'autres races lourdes telles que le Percheron, l'Ardennais et le Boulonnais afin d’augmenter leur taille. Pour le Postier, il y a eu également l'ajout de sang de Norfolk.
Dans les années 1950, avec la motorisation, le nombre de chevaux bretons diminua notablement. Ils faillirent même disparaître en 1970, mais réorientés vers d’autres usages, leur effectif commença à reprendre du volume.
Les élevages sont actuellement disséminés dans les quatre départements de Bretagne (Finistère, Côtes d'Armor, Ille-et-Vilaine et Morbihan) ainsi qu'en Loire-Atlantique, dans le Massif Central, l’ouest du Maine et Loire et dans les Pyrénées. Et depuis 1909, un stud-book fut créé : il distingue deux catégories, les types traits et les postiers.


Usages actuels

De nos jours, les chevaux bretons sont utilisés comme chevaux de trait et pour l'équitation de loisir. Alors que le lourd Trait Breton est toujours populaire en tant que robuste cheval de trait et d'attelage, le Postier, plus léger, est quant à lui, particulièrement adapté à l'attelage en raison de sa combinaison unique de capacité de trait et d'allures vives ; il est ainsi souvent utilisé comme cheval d’attelage aussi bien dans la compétition par des professionnels et des amateurs, que dans le tourisme attelé. Ce dernier est souvent utilisé comme cheval de loisir pour ses qualités de trotteur idéal et en raison de son mouvement dynamique.

Trait breton en train de brouter de l’herbe
un trait breton massif en train de brouter de l’herbe


Quelques faits intéressants sur le Breton

Une race menacée

Tout comme les huit autres races de chevaux de trait français, le Breton est une race menacée d’extinction, bien que son effectif représente le deuxième plus important au sein des races de trait de France. La conservation de cette race joue un rôle au niveau du patrimoine et de la préservation de la biodiversité. Pour illustrer la fragilité de l’espèce, il est bon de rappeler que les Bretons sont éparpillés dans des élevages de taille restreinte comprenant seulement de une à trois poulinières (à titre d’exemple, 60% des éleveurs ne possèdent qu’une unique poulinière).

 

Quelques chiffres sur le Breton

En 2017, on recensait environ 12000 chevaux bretons en France. Parmi ceux-ci, on comptait 3775 poulinières bretonnes et 501 étalons bretons en activité ; pendant l’année calendaire 2017, ces derniers ont sailli 4792 juments de diverses races.
Quant aux élevages, il y avait en 2017, un total de 1820 éleveurs en France, dont plus de 40% se trouvent par ailleurs en Bretagne. Et toujours en 2017, le nombre total de produits immatriculés s’élevait à 2234 en France.

L’hermine

Une spécificité régionale, un peu cruelle toutefois : les poulains peuvent être marqués au fer rouge sur le côté gauche de l’encolure, de l’Hermine, symbole de la Bretagne évoquant pureté, noblesse, courage.