Comment dort un cheval : debout ou couché ? Et combien de temps ?

Il en va de même chez les chevaux : les équidés ont besoin d’un sommeil de qualité et en quantité suffisante pour rester en bonne santé et fournir des performances. Alors comment dorment les chevaux ? Debout ou couché ? Pourquoi ne tombent-ils pas lorsqu'ils dorment debout ? Et quels sont les différents types de sommeil chez le cheval ? Nous allons répondre à toutes vos questions dans cet article.

Comment dorment les chevaux ?

Dans l’imaginaire collectif, il y a cette croyance que le cheval dort debout. Est-ce véridique ?

Les chevaux dorment-ils debout ?

Et oui, les chevaux dorment bien debout, mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’ils peuvent aussi s’allonger et dormir en position couchée. Et ils se couchent souvent pour dormir ! La différence majeure entre position couchée ou debout pour dormir est liée à la profondeur du sommeil dans lequel le cheval va rentrer. Quand ils sont allongés sur leur poitrine -“couché en vache” avec les membres antérieurs pliés sous la poitrine- , ils vont tomber dans le sommeil à ondes lentes. Et ce n'est que lorsqu'ils sont allongés sur le flanc, de côté, avec les jambes tendues, qu'ils vont rentrer dans le sommeil paradoxal.

Où se couchent les chevaux ?

Les chevaux ne s’allongent pas partout. Ils cherchent un endroit propre et sec pour se mettre en position couchée. Et s'ils ne trouvent pas un endroit à leur goût, ils ne se couchent souvent pas du tout.

A noter: s’ils s’allongent sur un sol humide, ils peuvent développer des maladies rhumatismales. De même, s’ils dorment dans des boxes avec trop peu de litière, il y a un risque d’éraflure : plus la litière est épaisse, et plus elle sera confortable pour votre cheval… Et chère aussi accessoirement !

Pourquoi les chevaux dorment debout ?

Quand ils se trouvent en troupeau, les chevaux ne s’allongent pour dormir que s'ils se sentent en sécurité. C'est particulièrement vrai en position couchée à plat sur le flanc avec les jambes tendues : dans cette position, le cheval ne sera pas très réactif pour fuir s’il est menacé et il lui faudra plus de temps pour se relever que s’il somnolait debout. Car les chevaux sont des animaux relativement inquiets et craintifs (proie potentielle de prédateurs dans leur milieu originel). Lorsqu’ils dorment debout, il ne perdent pas de temps à se lever et, en cas d'urgence, peuvent s'enfuir rapidement. Un cheval qui ne se sent pas en sécurité dans son environnement ne va pas se coucher du tout, ou seulement pour une courte période.

Types de sommeil chez le cheval

Les chevaux ont des formes de sommeil et de repos différentes, qu’on ne peut pas toujours bien différencier de l’extérieur.

Somnolence

La somnolence correspond au stade entre le réveil et le sommeil. On la cite ici à part, mais il s’agit en fait d’une étape préliminaire du sommeil à ondes lentes. Vu de l’extérieur, il n'est pas possible de dire dans lequel de ces deux états se trouve un cheval.

Sommeil à ondes lentes ou SWS

Le sommeil à ondes lentes est désigné sous le terme SWS, diminutif de Slow Wave Sleep en anglais. Au cours de ce processus de sommeil non paradoxal (non REM), le rythme respiratoire et les battements du cœur du cheval ralentissent, on peut même encore percevoir de légers mouvements musculaires. Son cerveau est alors quasiment inactif. Les chevaux peuvent également entrer dans ce type de sommeil en étant debout. Ce type de sommeil s’accompagne d’un abaissement constant de la tête, ses yeux sont à moitié ou complètement fermés et il modifie sa charge sur les pattes arrière à intervalles réguliers. Quand un cheval est couché sur la poitrine pendant son sommeil, il est toujours en sommeil à ondes lentes. Dans cette phase de sommeil, les chevaux restent vigilants et attentifs à ce qui se passe autour d’eux, et se réveillent au moindre bruit.

Sommeil paradoxal ou REM

C'est la phase de sommeil la plus profonde chez les chevaux. La circulation et la respiration sont réduites, mais le cerveau reste actif. Ses yeux sont fermés, et se contractent en provoquant des mouvements oculaires rapides, d'où le nom REM (Rapid Eye Movement en anglais). Des études ont démontré que les chevaux entrent d'abord dans le sommeil à ondes lentes, puis seulement ensuite dans la phase de sommeil paradoxal (ou REM). Comme la tension musculaire est fortement réduite pendant cette phase, ce type de sommeil n'est possible qu'en position couchée sur le flanc (avec les pattes étendues). Cette phase est particulièrement importante pour la récupération musculaire. En effet, les muscles du cou et du squelette y sont alors complètements détendus. C’est également pendant cette phase que le cheval rêve ; son cerveau montre alors une activité intense : le cheval peut effectuer des mouvements incontrôlés, voire bouger ses pattes comme s’il était au pré en train de trottiner !

Attention au déficit de sommeil paradoxal

Les chevaux souffrant d'un déficit de sommeil paradoxal tombent souvent et peuvent même s’effondrer. De ce fait, ils se font des blessures de petite, ou plus grande taille, au niveau des boulets par exemple.

Anatomie du cheval et sommeil

Comment se fait-il que les chevaux puissent dormir debout ?

Chez l'homme, tous les muscles se détendent pendant le sommeil. Et bien, chez les chevaux c’est la même chose... Mais alors pourquoi les chevaux ne tombent-ils pas quand ils dorment debout me direz-vous ? La raison est simple : ils ne tombent pas grâce à l’anatomie spécifique de l’articulation de leurs membres inférieurs : ils disposent d’un mécanisme sophistiqué d’accrochement par la rotule qui permet un stationnement à la verticale sans avoir à fournir un travail musculaire. La rotule vient se bloquer sur un relief du fémur, empêchant ainsi la patte de se plier. De telle façon, avec leur rotule verrouillée, ils peuvent tenir debout avec les muscles relâchés en toute sécurité, même lorsqu'ils somnolent.

Toutes les dix minutes environ, les chevaux changent de jambe d'appui. Ils peuvent avoir un sommeil léger ou des phases de sommeil profond en position debout. Mais le sommeil paradoxal n'est pas possible en position debout.

En groupe, le sommeil est contagieux

Lorsque les chevaux sont en troupeau et s’allongent, les autres membres de la harde sont souvent également “contaminés” par le phénomène. Cependant, tous les chevaux du groupe ne se couchent pas en même temps. Généralement, un ou deux chevaux vont assumer le rôle de chien de garde. Ils vont se tenir à proximité de leurs congénères endormis et les surveiller.

Combien de temps dort un cheval

Les chevaux n'ont pas besoin d'autant de sommeil que les humains : la plupart d’entre eux dorment “seulement” de trois à cinq heures par jour. Mais ils dorment en plusieurs fois, sur des intervalles courts, d’une durée de 20 minutes au plus, répartis dans la journée.

Un sommeil par intervalles de petite durée

En général, les chevaux dorment la nuit entre 20 heures et 5 heures du matin, ainsi que la journée entre 12 heures et 14 heures. La nuit, ils dorment environ six fois, leur cycle de sommeil le plus long durant un gros quart d'heure. Sinon, ils somnolent aussi pendant environ trois heures et demie par jour. À l'écurie, les chevaux restent éveillés environ 75% de la journée et passent seulement 4% de leur temps en sommeil paradoxal.

A noter : les poulains dorment bien plus longtemps et fréquemment que les chevaux adultes. Les pouliches, quant à elles, dorment presque plus souvent que les poulains en position latérale.

Position de sommeil et exercice

La position de sommeil est également influencée par la tension physique. L’exercice et le travail ont un impact sur le sommeil des chevaux : ceux qui travaillent beaucoup ont tendance à dormir plus longtemps que leurs congénères et ce, couchés en position latérale. Les chevaux qui font beaucoup d’exercice auront donc besoin d'un grand box avec une litière de bonne qualité.

Et chez les chevaux sauvages ?

En liberté dans la nature, ce ne sont bien évidemment pas les hommes qui dictent le rythme quotidien des chevaux sauvages. Pour autant, il n’y a pas de différences majeures avec les chevaux domestiqués en termes de temps de sommeil ou de position. Seuls le cheval de plus haut rang et celui de rang le moins élevé dorment moins que le reste du troupeau. Le premier parce qu'il doit protéger son troupeau et surveiller ses congénères, le second parce qu'il est souvent réveillé et évincé de là où il s’est endormi.

Faites attention à la qualité du sommeil de votre cheval

Un sommeil de qualité est primordial chez le cheval

En tant que propriétaire de chevaux, il est important de tenir compte de leurs habitudes de sommeil. Chez les équidés comme chez l’homme, la privation ou le manque de sommeil peut entraîner un affaiblissement du système immunitaire donc causer des problèmes de santé. Un sommeil sain, nécessaire à la récupération de l'organisme, est particulièrement important. Et particulièrement lorsque vous attendez de votre cheval des performances élevées.

Conséquences du manque de sommeil

Les premiers signes classiques de manque de sommeil chez un cheval se manifestent par une irritabilité, une hypersensibilité, ou un animal plus craintif que d’habitude. Plus tard, cela peut déboucher sur des ulcères d'estomac, des coliques plus fréquentes ainsi qu’une perte de performance conséquente. Ne gardez pas votre cheval éveillé sur une longue période, il pourrait s’effondrer. Des perturbations régulières du sommeil vont lui provoquer du stress, une perte de condition et peuvent entraîner des problèmes de comportement.

Notre recommandation pour un cheval en pleine forme :

Comment favoriser le sommeil du cheval

Une aire de repos propre et hygiénique

Un cheval à l’écurie n'a pas la possibilité de choisir son lieu de couchage comme il peut le faire au pré. Il est donc important de porter une attention particulière à la surface sur laquelle l'animal va se reposer. Sa litière doit être propre et sèche, afin qu’il n'ait pas à se coucher sur ses propres excréments. Dans certains cas, il peut ne pas s’allonger du tout si le sol est trop sale. Si possible, évitez les sols durs ou lisses, et optez pour la paille très appréciée des chevaux pour leur couchage.

Sortez-le !

Pour les travaux d’entretien ou la sellerie, nous vous conseillons de sortir le cheval de son box. Pour parvenir à se détendre en profondeur, les chevaux ont besoin d'un contact visuel, olfactif et auditif avec leurs congénères. Par ailleurs, un cheval ne doit pas passer trop de temps dans son box. Marcher et brouter l’herbe sont des activités qui vont l’occuper, le stimuler, et éviter qu’il ne développe des comportements non souhaités, à type de stéréotypies ou de tics (palliatifs à l’ennui ou au manque de contact avec ses pairs). Globalement, le mouvement est bon pour sa santé ; il réduit également le risque qu’il développe des coliques en raison du manque d’activité.

Mettez-le à côté de chevaux amis au box

Il arrive aussi que des chevaux ne se supportent pas entre eux. Si votre cheval se trouve dans un box à côté d’un voisin qu’il n’apprécie pas, cela peut induire stress et manque de sommeil. Par conséquent, il est conseillé de bien penser l'attribution des boxes, et de l’installer à côté d’un ami !

La taille de son box

Si votre cheval est en box, assurez-vous que ce dernier est assez grand pour lui. En effet, il ne doit pas se trouver trop près des murs. Optez pour un box qui fasse deux fois et demi la taille de votre cheval.

Un environnement sans stress

Assurez-vous aussi que votre cheval se trouve dans un environnement sans stress, que cela soit des perturbations visuelles, ou auditives. Pensez donc à éteindre la lumière et la musique des écuries la nuit !

Mon cheval ne se couche plus pour dormir, pourquoi ?

Il y a plusieurs causes possibles. Tout d’abord, votre cheval peut avoir des difficultés à se lever ou à se coucher. C'est souvent le cas pour les vieux chevaux, pour qui se lever est extrêmement fatigant. Ils se reposent alors souvent debout et vont moins souvent en position couchée. De ce fait, ils n’auront pas la phase de indispensable sommeil paradoxal induite par la position couchée.

Si votre cheval est dans un box, il se peut tout à fait que celui-ci soit trop étroit ou que le sol soit humide. Des causes psychologiques telles que la peur ou une nervosité accrue ne sont pas à exclure également. A vous de mener l’enquête !