Bouvier des Flandres
Sous ses airs bourrus, le bouvier des Flandres est en réalité un amour de chien… au caractère bien trempé. De la race des bouviers, ce chien était initialement en charge des troupeaux de gros bétails en Belgique et dans les environs. Aujourd’hui, comme la plupart des bergers, il se destine à la simple compagnie de l’humain même si ses instincts protecteurs en font un chien adapté à la protection civile.
Quelles sont les caractéristiques physiques de cette race ?
Le bouvier est trapu et très musclé. Son dos et sa poitrine sont larges et puissants. Sa tête massive est proportionnelle à son corps, un peu plus long que haut, même si sa tête est plate et assez large. Ses oreilles mi-longues et arrondies sont dressées sur le haut de son crâne et ses pavillons sont tombants.
Ses yeux ovales, bien que peu apparents, lui confèrent une expression dynamique.
Si l’on se représente souvent le bouvier des Flandres noir, son pelage rêche et crépu peut revêtir plusieurs couleurs : roux, brun, blanc ou encore moucheté.
Quels sont les traits de caractère de cette race ?
Le bouvier des Flandres pourrait être défini par ce terme : bourru au cœur d’or. Assez peu démonstratif, n’aimant pas vraiment jouer, terriblement têtu, son fort caractère peu faire peur, surtout qu’il est connu pour être un chien de garde d’exception qui se montre méfiant avec les étrangers et n’hésite pas à attaquer les intrus. Mais n’est-ce pas ce qu’on attend de son chien ? Qu’il nous protège envers et contre tous ? Sous cette attitude protectrice et dure, se cache un animal courageux et alerte faisant preuve d’une merveilleuse loyauté. Son amour envers ses maîtres est inconditionnel et il a besoin de leur présence. Si vous prévoyez de vous absenter longtemps et souvent sans pouvoir prendre votre bouvier des Flandres avec vous, vous devriez vous diriger vers une autre race de chien.
Habitué à la meute, le bouvier des Flandres recherche instinctivement à dominer, d’où l’importance d’une socialisation précoce et d’un dressage ferme mais bienveillant où son maître s’imposera comme chef de meute.
Comment dresser son bouvier des Flandres ?
Nous le répétons à chaque fois : lorsque vous vous adressez à un élevage de bouviers des Flandres, assurez-vous que le chiot bouvier soit sevré. Les petits mammifères ont besoin de rester auprès de leur mère le temps de prendre confiance en eux. Ce sevrage est d’autant plus important dans le cas de chiens dits « dominants » comme les bouviers, qui même en étant parfaitement sevrés et venant d’élevages de bouviers parfaitement éthiques, présenteront des enjeux au niveau du dressage.
Initialement réservé aux élevages bovins, ce chien est fait pour vivre au maximum dehors et se destine à un maître sportif et disponible qui aura plusieurs heures par jours à consacrer à son chien pour se dépenser en extérieur.
Comme tous les chiots, le bouvier des Flandres doit recevoir les instructions progressivement, les premières semaines étant destinées aux ordres de base. Son intelligence et sa vivacité d’esprit lui permettront de tout retenir facilement. Petit à petit, vous intégrerez de nouvelles commandes, jusqu’à ce que votre chien ait acquis les règles de la maison et intégré comment se comporter en extérieur.
Ce chien de meute s’inscrit dans une hiérarchie. Soit il domine, soit il est dominé. Comme on peut s’en douter, la première option lui convient mieux et s'il ne trouve pas chez son maître un leader à la fois autoritaire, mais bienveillant et respectable, il risque d’afficher des comportements très problématiques à l’âge adulte : grognements, aboiements intempestifs, destructions de votre intérieur et tentative de soumettre la famille à ses règles. Le bouvier sera tenté de vous faire savoir qui commande.
Il est donc très important de procéder à un dressage strict et constant. Les ordres doivent toujours être les mêmes, et le maître doit être intransigeant. Attention ! Toute la complexité de ce genre de dressage se trouve dans l’équilibre entre rigueur, intransigeance et bienveillance. Certains pensent que pour dominer un chien, il faut faire acte de violence, or, c’est tout l'inverse. Un leader n’a pas besoin de frapper ou d’utiliser des méthodes violentes pour réussir. Un chien maltraité a tous les risques de devenir agressif et incontrôlable. Quant au respect pour un maître violent, il est inexistant. La crainte et le respect sont deux choses totalement différentes.
Alors, n’hésitez pas à vous adresser à un dresseur professionnel, surtout si vous destinez votre animal à des tâches précises comme la garde ou la surveillance des troupeaux.
L'alimentation du bouvier des Flandres
Encore une fois, le bouvier des Flandres nous prouve sa rigueur puisque contrairement à la plupart des chiens, il ne réclame pas de nourriture pourvu qu’il soit rassasié. Il a un gros appétit et à cause de sa grande activité physique, a besoin de manger en conséquence. Attention ! Comme beaucoup de grands chiens, il est sujet au retournement d’estomac et le seul moyen d’éviter ce souci, c’est de fractionner les repas. Il faudra donc lui proposer plusieurs repas par jours, pas trop copieux.
L’alimentation du chien bouvier des Flandres doit être adaptée dès son plus jeune âge. Il ne vit pas de pic de croissance fulgurant, il est alors impératif que le chiot bouvier des Flandres reçoive de la vitamine D, des protéines, du phosphore et du calcium en quantités suffisantes pour pallier cette évolution qui se fait sur le long terme.
Proposez lui des croquettes de haute qualité, adaptées à sa morphologie. Les aliments secs ont l’avantage d’être faciles à transporter, pratiques lorsque l’on passe ses journées dans les pâturages et que son animal a besoin de plusieurs repas par jour.
Prendre soin de son chien bouvier des Flandres
Le bouvier des Flandres supporte bien la poussière et la saleté. C’est un chien de ferme, habitué à battre les routes de campagne avec son maître et passer des journées entières au contact des troupeaux. Sa peau n’est pas très sensible comparée à d’autres races de chien comme par exemple le finnois de Laponie.
Veillez tout de même à le brosser une fois par semaine, son poil rêche et crépu s’emmêle facilement. Si sa mue est très modérée, le bouvier des Flandres est tout de même susceptible de perdre des boules de poils si ceux-ci n’ont pas été bien brossés. Il risque alors de les avaler, ce qui pourrait lui causer des occlusions intestinales. De manière générale, même si ce chien peut supporter un peu de crasse de temps en temps, il faut tout de même veiller à ne pas le négliger. Aucun animal n’est confortable lorsqu’il souffre de démangeaisons et qu’il est couvert de nœuds.
Vous pouvez aussi lui donner un bain de temps en temps. Pensez à lui brosser les dents pour éviter les dépôts de tartre et prévenir à terme le déchaussement des dents. Vérifiez bien ses yeux et ses oreilles.
Les maladies du bouvier des Flandres
Ce chien de labeur est habitué aux environnements rudes, il est solide et est en général en bonne santé. Comme beaucoup de chiens, il a probablement été victime d’éleveurs de bouviers des Flandres peu regardants qui, en procédant à des reproductions intensives, ont augmenté le risque de certaines maladies génétiques comme les dysplasies ou les sténoses cardiaques.
Le bouvier des Flandres passant du temps en extérieur, il risque d’attraper des parasites, il est donc important de vérifier son poil et sa peau régulièrement.
Même s'il semble en bonne santé, n’oubliez pas d’emmener votre chien chez le vétérinaire une fois par an afin de procéder au rappel de ses vaccins et de vérifier que tout va bien.
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Quelques anecdotes sur le bouvier des Flandres
Si comme son nom l’indique le bouvier des Flandres est belge, ce sont les Américains de la FCI qui l’ont reconnu en 1965.
En 1985 Nancy Reagan, l’épouse du président Ronald Reagan, reçut un bouvier en cadeau, qu’ils nommèrent Lucky en hommage à la mère de Madame Reagan qui s’appelait Edith Luckett Davis. Très occupé, le couple présidentiel n’avait ni le temps ni la patience de dresser leur bouvier qui, à l’âge adulte, commença donc à vouloir dominer son foyer et en vint à mordre (légèrement) sa maîtresse, comme il aurait mordu du bétail turbulent. Le couple décida de se débarrasser de Lucky qui finit sa vie dans un des ranchs familiaux, où il était probablement bien plus à sa place que dans un appartement huppé du centre-ville.
En conclusion : ce grand chien robuste était autrefois plébiscité pour la garde du bétail. Avec sa physionomie solide et son courage sans faille, il était le parfait protecteur des troupeaux de bovins dont il se faisait respecter sans effort. Véritable chien de meute, il cherche à dominer, et seul un maître ferme mais bienveillant saura calmer les ardeurs de cet animal au cœur d'or et à la loyauté sans faille.